[ COUPS DE COEUR ]

A gauche, "Journal de 1985" par Xavier Coste, qui avait déjà adapté le roman en BD. Cette fois, l'intrigue démarre en plein coeur de l'hiver londonien, où la neige et le froid glacent les coeurs déjà secs des partisants du parti. Face à eux, un réseau de résistance s'organise sous les traits de Loyd Holmes, un gardien de nuit à la recherche de la lumière et qui porte encore l'espoir d'une société libérée en semant sur son chemin "Le livre de Winston", héros sacrifié de "1984".

 

L'esthétisme est toujours là, fort et écrasant, à l'image de ce grand frère liberticide. La force du récit tient justement dans l'économie de mots pour raconter la résistance et la peur, celle de l'étranger comme celle du voisin. C'est visuellement époustouflant, on voudrait presque un "1986"... si le sujet n'était pas aussi déprimant.

 

A droite, découvrez "Julia" de Sandra Newman ou la réécriture féministe de "1984" (il ne m'en fallait pas plus pour me laisser convaincre) qui a lieu exactement en même temps que l'intrigue d'Orwell.

Rappelez-vous : Julia était l'amante de Winston, personnage principal du roman. Presque 75 ans après sa publication, Sandra Newman lui donne corps et pensées et nous offre un personnage riche, sauvage, indépendante et (souvent) drôle, loin, très loin, de l'ambiance glaciale et grise d'Orwell. Pourtant, on y retrouve tout ce qui fait la force du roman, avec cet angle mort qui met en avant les femmes et leurs conditions de vie, leurs envies et leurs rêves.