Attention, avec La Sentence, soyez prêtes à embarquer dans une histoire qui n'a rien à voir avec celle à laquelle vous vous attendiez.
Elle commence par l'arrestation de Tookie, une jeune femme amérindienne originaire de Minneapolis et qui, victime d'une arnaque bien moche, va passer près de 10 ans en prison. A sa sortie, elle se marie avec Pollux, un policier et ami d'enfance et trouve un job dans une librairie de la ville (fun fact, celle tenue par la vraie Louise Erdrich herself). Elle s'épanouit avec passion et dévotion dans ce travail jusqu'au jour où survient un étrange évènement : Flora, le fantôme d'une cliente un peu trop présente de son vivant, hante la librairie et semble vouloir faire passer un message à celles et ceux qui ont eu l'audace de rester sur Terre...
Et c'est ici que la magie commence. Pas celle d'un simple lieu hanté par un esprit farceur venu s'en prendre aux vivants. Avec Tookie, son fantôme, ses collègues et sa famille, c'est l'Amérique de ces dernières années qui est dépeinte. C'est la persécution des amérindiens, livrés à eux-mêmes et coincés dans une précarité insupportable. C'est un homme noir qui meurt étouffé par un policier blanc. C'est la révolte du peuple, la violence et l'espoir qu'un jour, tout ça sera enfin fini.
C'est là toute la force et le talent de Louise Erdrich : pouvoir témoigner de nos réalités tout en gardant une pincée de magie.