La beauté sauvera peut-être le monde, mais elle ne paye pas les factures.
David apprend un matin que sa future mise en scène de "La Tempête" de Shakespeare sur laquelle il travaillait depuis 3 ans, ne se fera pas par manque de subventions. Intermittent plus souvent au chômage que sous contrat, sa femme lui annonce qu'ils vont devoir parler gros sous, car la stabilité financière du foyer est mise à mal.
Dehors, l'orage naissant devient tempête. Bref, le genre de journée où l'on voudrait rester sous la couette.
Et pourtant, le narrateur choisit le pouvoir de l'imagination plutôt que la dépression. Alors qu'il doit garder sa fille d'à peine 2 ans car la crèche est en grève, il décide de lui jouer sa Tempête, avec toute la tendresse et la folie d'un jeune père gaga de son enfant.
Un instant spontané et fusionnel dans un quotidien pas toujours simple. Une journée pleine de vie, particulièrement touchante et qui permet, au delà de découvrir (ou de réviser) ce classique, de mettre sur la table la question de l'art "rentable" (existe-t-il seulement ?) et de ce que la sociéte aime définir comme "vrais" métiers (ceux avec un plan de carrière à 10 ans par exemple) contrairement à ceux de la création artistique qui conjuguent parfois lenteur et fulgurance.
Fan de Shakespeare ou non, je vous souhaite à votre tour de prendre un aussi grand plaisir à lire "Ma Tempête" d'Eric Pessan paru chez les Editions Aux Forges de Vulcain, un auteur souvent croisé au rayon littérature ado mais qu'il faut absolument défendre chez les adultes.
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